La construction et la déconstruction guident le travail pictural de Nathalie Maillard. Elle explore la construction de sa pensée par la déconstruction des formes et des structures. La construction d’une toile est un chemin fait de souvenirs, de couleurs, d’odeurs, de ressentis, d’imprégnation d’un lieu, d’une personne, mais en tous les cas quelque chose d’éphémère. Les sensations l’intéressent. Les couleurs de base sont la traduction directe qui découle de cette émotion. C’est la première approche, la structure et la base de la toile. Lorsque tout est en place, elle déconstruit.

Par cet acte, Nathalie Maillard recouvre son travail par d’autres matériaux, moins dociles, plus structurés. La différence, la diversité est au centre de son travail. Elle explore à ce titre des matériaux qui ne s’assemblent pas de prime à bord, comme le pastel à l’huile et l’encre acrylique. La résistance des matières à se confondre, à se lier, est une source d’inspiration immense. La résistance est une sorte de résilience. Déconstruire est aussi une question de décision: c’est le pas à franchir, c’est aller vers l’autre, c’est prendre des risques.

Elle joue également avec la transparence tel un souvenir qui ne s’éteint pas, une trace qui ne s’efface pas, un espoir, une lumière, une ouverture. La déconstruction permet d’une part
d’analyser la construction et d’autre part de s’en éloigner.

Pour cette exposition, l’enfance est au coeur de son travail. La construction du soi, la décomposition du sujet. L’exploration de l’innocence, du dépassement des limites, du pouvoir de création, mais aussi, l’absence de perspectives et l’isolement…